Nouveau décret sur les obligations des employeurs en cas de fortes chaleurs.
Plusieurs études et enquêtes récentes ont montré que les résidus de pesticides sont omniprésents sur les fleurs vendues en France, avec parfois des concentrations préoccupantes pour la santé des professionnels qui les manipulent quotidiennement.
Origine de la contamination
Les fleurs coupées, issues majoritairement de cultures intensives et souvent importées (environ 80 à 85 % du marché français), sont soumises à de nombreux traitements phytosanitaires (pesticides, fongicides, insecticides), y compris des substances interdites dans l'Union Européenne.
Contrairement aux denrées alimentaires, il n’existe aucune réglementation limitant les résidus de pesticides sur les fleurs coupées, car elles ne sont pas destinées à la consommation humaine ou animale. Ainsi, aucune limite maximale de résidus (LMR) n’est imposée pour ces produits.
Risques pour la santé des fleuristes
Les fleuristes travaillant sans protection sont exposés par :
- contact cutané direct,
- inhalation de poussières ou de vapeurs,
- par ingestion accidentelle (mains non lavées…) aux résidus de pesticides.
C’est la voie cutanée qui est prédominante car les résidus de pesticides traversent facilement la peau.
Les risques identifiés incluent l’exposition à :
- des substances cancérogènes,
- des perturbateurs endocriniens,
- des molécules toxiques pour la reproduction.
L'effet "cocktail", résultant du mélange de nombreux pesticides différents sur un même bouquet, accroît la dangerosité de l’exposition, car les interactions entre molécules sont imprévisibles et potentiellement aggravantes.
En 2023, le fond d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a reconnu un lien de causalité entre l’exposition professionnelle aux pesticides d’une fleuriste lors de sa grossesse et la leucémie déclarée par sa fille.
Protégez-vous
En vous protégeant, vous réduirez de façon très importante les risques d’exposition liés à votre activité
- Lors de la manipulation des fleurs et des plantes : porter des gants contre les produits chimiques dangereux et un tablier. Les gants de protection de niveau GR (ISO 18889) protègent à la fois contre les résidus de pesticides et permettent également une protection contre les risques mécaniques (coupures).
- Lors de la pulvérisation de produits chimiques sur des plantes : porter des gants (niveau GR ISO 18889), des lunettes de protection, un tablier, et en cas de risque d’inhalation de substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques, un masque FFP3.
- Assurer une bonne ventilation de l’atelier.
- Se laver soigneusement les mains et les avant-bras après manipulation des fleurs et avant de manger, boire ou fumer.
- Ne pas manger, boire ou fumer dans la zone de travail.
- Privilégier, lorsque c’est possible, les fleurs issues de l’agriculture biologique ou locales et de saison, moins traitées et à l’impact environnemental réduit.
Evolution et perspectives
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a été mandatée fin 2024 pour évaluer précisément les risques encourus par les travailleurs de la filière des fleurs coupées et proposer des mesures adaptées. Les résultats de cette expertise sont attendus pour 2026-2027.
Des associations et syndicats réclament l’instauration de limites maximales de résidus sur les fleurs coupées, l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des substances interdites en Europe, un renforcement des contrôles et une obligation d’étiquetage sur l’origine et les traitements subis par les fleurs.
Pour un suivi lié à ce risque
Votre médecin du travail et l’équipe pluridisciplinaire de la STC se tiennent à votre disposition pour toute aide et conseil dans cette démarche de prévention du risque chimique.
Vous pouvez contacter notre cellule de prévention des risques chimiques si vous souhaitez plus d’informations : toxicologie@stc-quimper.org
Si vous avez un projet de grossesse ou si vous êtes enceinte, prenez rendez-vous avec votre médecin du travail. Une biométrologie urinaire (mesure de pesticides dans vos urines) vous sera proposé.